La généalogie des VERGNES est disponible sur demande

Avant de commencer la généalogie, intéressons nous au nom VERGNES.

 

C’est le nom occitan de l'Aulne glutineux, cet arbre très connu au bois léger et tendre que l’on trouve partout en Europe le long des cours d’eau. : Alnus glutinosa en latin.

On le trouve partout en France et en Europe jusqu'a 1200 mètres. Grande exigence en eau dans le sol, et grande résistance à l'asphyxie par inondation, il pousse au bord des rivières et des étangs, endroits humides et zones marécageuses, sur sols fertiles peu calcaires. C'est un colonisateur, c'est le premier arbre qui apparaîtra dans une clairière humide. Il a un rôle très important dans la fixation des berges.

 

Le nom aulne était très peu utilisé voire inconnu en Occitanie; Encore de nos jours dans les campagnes  un paysan sait ce qu'est un vergne pas un aulne !
De plus dans certaines régions d'Occitanie, on écrit, pour une vache, una vaca mais on dit "una baca".  Le V devient B oralement. Ainsi vergne fut transformé en bergne (avec ou sans "s") dans certaines familles.

 

Du fait de son habitat dans les marais et de la couleur rouge sang de son bois fendu, l'Aulne était associé aux sorcières. On lui attribuait le pouvoir d'éloigner le feu des maisons ou les rongeurs des champs, et de faciliter la mise-bas du bétail.



Dans les archives municipales, on voit le nom évoluer de vergnes en vergnhes, vergniès voire en verniès mais aussi en berniès ou en bergniès, on l'écrit alors comme on le prononçait oralement en occitan.
Puis le "VERGNES" se stabilisa dans la branche familiale, alors que d'autres branches restaient bergnes et probablement d'autres orthographes.

 


  
Dans les différents dictionnaires et ouvrages toponymiques existants, on retrouve trace de ces vergnes !

.- Dictionnaire étymologique des noms de famille et prénoms de France par A. Dauzat, éditions Larousse :

"Verne+, -es ( et Duverne) [Centre,Loire-Inférieure,Midi], "Aulne" (mot gaulois), arbre caractéristique du domaine ou n. de hameau; var. : Vergne+,Lavergne,Vernhe (nh occitan), ..."

 

.- Dictionnaire étymologique et historique de la langue française par A.Dauzat, Jean Dubois, Henri Mitterand :

Verne 1119, Ph. de Thaun ; var.vergne, début XVI° s., B. Palissy ; du gaulois vernos, aulne.

 

.- Dictionnaire étymologique des noms de famille par Marie Thérèse Morlet aux éditions Perrin :

"Vern (Le) N. breton, n. de lieu-dit fréquent (Finistère), forme mutée de guern, aunaie, var. francisée Le Verne.
Vergne, -es voir Verne ... ...
 Verne, -es avec l'art. contr. Duverne, var. région. Vernaz (Savoie), formes occitanes Vergna, Verghna, plur. Vergnas, avec l'art. La Vergne, Las Vergnas, dér. : avec le suff. coll. -etum, désignant un bois d'aunes:..."

 

.- Dictionnaire étymologique par J. Mathieu-Rosay, Les Nouvelles éditions Marabout :

"Vergne: XVIè s: du gaulois vernia (en bois d'aune), dér. de verna (aune). "

 

.- Les Noms de Famille et leurs secrets par Jean-Louis Beaucarnot, éditions Robert Laffont.

"L'Aune est beaucoup plus courant sous sa dénomination gauloise de " verne". Voici les Verne, Vernhes, Duverne,... et, plus au sud, les Vergne, Lavergne si courants dans le Sud-ouest et le Limousin. En groupe, il donne les "vernaies",..."
verne signifie aulne (mot gaulois), cet arbre qui garnit, avec les saules, les bords de nos rivières et qui, très serré et mouillé, constituait l'aliment idéal des fours de boulangers, de plâtriers et de briquetiers, autrefois, qui l'appelaient d'ailleurs le bois de boulange...  .. Dans son Armorial pierre Blanche a relevé: ..."suivent 38 armoiries de familles dont le nom est dérivé de vergne" !!.

 

.- Toponymie Occitane par Bénédicte et Jean -Jacques Fénié, éditions Sud Ouest :

"Lié aux terrains humides, l'aulne - vèrn ou vernhe dans la plupart des parlers d'oc - représente le continuateur du mot gaulois Vern. Ce sont les nombreux lieux-dits et communes Lavergnhe (av), Lavergne (L), Lavernose-Lacasse 5HG°, La Vernarède (G), le vernet (HG; hauts lieux du Cantal et de l'Hérault). Lavernhette (lassouts, Av) en est une forme diminutive."

 

.- Les noms de ville et de villages par Eric Vial, Editions Belin, collection Le Français Retrouvé :

"Vernos , aulne a donné le nom commun Vergne et un très grand nombre de toponymes
L'arbre tutélaire des Gaulois était l'aulne, et non pas le chêne. Pourquoi tant de lieux d'habitation désignés par le nom de cet arbre?
Pensons à nos ancêtres cherchant, dans cette Gaule couverte de forêts, des sites découverts et offrant des ressources en eaux. Ces sites une fois  trouvés, ils s'y installaient.
Or quel est l'arbre qui pousse volontiers dans ce type d'endroit ? L'aulne précisément."

 

.- Noms de lieux du Languedoc par Paul Fabre, Editions Bonneton :

"vèrn, vèrbhe "aulne" (gaulois verno) : Vern (LeChambon, G : Le Vern pour le dictionnaire topographique du département du Gard), La Vernarède (G) , La Vernède (Domazan,G), Les Vernèdes (Aumessas, G), Le Vernet ( Combes (Combes,H), La Vernière (Soudorgues, G), La Vernière (Saint Etienne-Estrechoux, H), Les Bergnes, la Salvetat-sur-Agout,H)."

 

.- Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales :

VERGNE, VERNE, subst. masc. Région. (Sud de la France, de la Vendée aux Vosges). Aulne; p. méton., bois de cet arbre. Un gourdin de verne, dont il avait, avec son couteau, ornementé le pommeau (ARLAND, Ordre, 1929, p. 461).Les aulnes (...) s'appellent les vergnes, au pays des Frontenac (MAURIAC, Myst. Frontenac, 1933, p. 125).
Prononciation et Orthographe: [vε ʀ ɳ], [vε ʀn]. Acté  1762 uniquement verne ; dep. 1798: vergne ou verne (id. dans LITTRE, Larousse. Langue. française, ROBERT. 1985).
Étymologie et Histoire 1. 1174-87 huis [...] de verne (CHRETIEN DE TROYES, Perceval, éd. F. Lecoy, 4872); fin XIIes. [ms.] (Add. au ms. Cambridge Jesus College, éd. P. Meyer ds Romania t. 38, p. 522: le fust del verne);
                           2. 1542 un jadeau de vergne (RABELAIS, Gargantua, éd. R. Calder, M. A. Screech, V.- L. Saulnier, XXXVII, 52, var. E, p. 223 [jadeau, terme des dialogues. de l'ouest, FEW t. 4, p. 13 a]). Tandis qu'au nord d'une ligne allant de l'embouchure de la Loire aux Vosges, l'aune est désigné par le mot aune, au sud de cette ligne, il est rendu dans les dialogues  modernes par les représentants de Gaule verno- (voir la carte ci-dessous); cf. les traces des représentants du lat. alnus (étymon proposé par Meyer-Lübke et Gamillscheg, cf. REW3no376 et EWFS2, admis par L. REMACLE ds R. Ling. rom. t. 36, pp. 305-310 [v. aussi M. PFISTER, ibid., t. 37, pp. 141-145 et ID., Einf. in die roman. Etymol., Darmstadt, 1980, pp. 69-71] après avoir été écarté par J. JUD ds Arch. St. n. Spr. t. 121, pp. 76-96 au protif du frq. *alira, cf. FEW t. 15, 1, pp. 14-16) dans le lexique et les toponymies ., au sud de la ligne indiquée (M. PFISTER ds R. Ling. rom. t. 37, p. 142) et les topoymies  issus de verno- dans l'aire de aune (J. JUD, op. cit., pp. 80-84). Verne [supra 1] (dont l'aire dialogue modernes s'étend dans la partie est du domaine verno- [cf. prov. verno, subst. fém. ds MISTRAL], ainsi que dans le Piémont et une partie de la Lombardie) est issu du radical gaulois vern- à travers le bulletin latiniste :  verna, subst. fém. (CGL t. 3, 596, 35: verna est alnus; t. 4, 14, 43: alnum lignum est verna); de la forme masculine correspond vernum (CGL t. 4, 205, 51: lignum alnetanum id est vernum; latinisation d'un gaulois auquel correspond. l'irlandais fern, cornique gwern « aune », le cymrique gwern « bois d'aune, aunaie, marécage », THURNEYSEN, p. 115; cf. DOTTIN, p. 100), est issu le type vernaculaire masculin (a. prov. vern 1230-50 rusca de vern exprimant une valeur minime, PEIRE BREMON DE RICAS NOVAS, Poésies, éd. J. Boutière, Sirventes, XVIII, 6) dont l'aire principale est la Gascogne (LESPY-RAYM., s.v. bern). Vergne dont l'aire couvre l'ouest du domaine verno- jusqu'à la Garonne (cf.  vernh, masc. ca 1200 [Rouergue] DAUDE DE PRADAS, Dels auzels cassadors, 1199 dans LEVY Prov.) est issu du radical gaulois. *verni- à travers une forme masculine *vernium; cette forme, ainsi que son correspondant féminin *vernia (de là, l'a. provenance vernha, fém. « aunaie, marécage » Gaillac [Tarn] 1281, ibid., cf. prov. vergne « id. », MISTRAL), sont des dérivés à valeur collatérale, de formation latiniste ou déjà gauloise. À ce type vergne, se rattache l'argument masculin français  vergne fém. « ville » (av. 1465, VILLON, Ballades en jargon, éd. A. Lanly, VIII, 26; XI, 8), dont l'origine  du sens demeure obscur, FEW t. 14, pp. 299b-302 a.
À côté du groupe verne-vergne décrit, un second type verne désignant différents objets en bois [vergues, timons, solives] (ca 1100 « proue de bateau » Roland, éd. J. Bédier) et, à l'époque seulement relevé dans les dialectes du nord et de la Wallonie, est, de même que verne, issu de verna.
Fréquence absolu littéraire. Vergne: 19. Verne : 10.

De très nombreux toponymes dans le Pégorier. Le type verna se trouve surtout à l’est du Rhône.
J’ai trouvé une belle carte qui illustre la ligne qui va « de la Vendée au Vosges! »:

Le maintien du substrat *verno- dans le domaine d’oc s’explique peut-être par le fait que l’aune, plus fréquent en ce domaine souvent marécageux que dans le nord, a pu y conserver plus facilement sa dénomination primitive.
Mais nous avons vu à plusieurs reprises que des mots occitans se sont maintenus ou ont vécu dans la sud jusqu’à la ligne qui va de l’embouchure de la Loire jusqu’aux Vosges, et que la Langue d’Oc occupait toute cette partie du gallo-roman.